22 juillet 2009

De retour - back to - NB

Avant de quitter la Nouvelle-Écosse pour retourner dans la province bilingue, the bilingual province, nous avons eu la chance de visiter le village capitaliste d'Economy. Il s'agit du lieu au monde où les habitants sont les plus tannés d'entendre parler de la crise économique. 


Le village capitaliste d'Economy est divisé en trois sections rivales qui se concurrencent tel que le veulent les lois du marché: Central Economy, Lower Economy et Upper Economy. Les routent reliant les trois sections se nomment Economy River Road et Economy Point Road. 


Nous avons fait quelques clichés qui illustrent l'histoire moderne d'Economy. Celle-ci est très représentative du courant néo-libéral de type lucide. 



Une grande entreprise s'installe à Economy pour y exploiter les ressources naturelles et les habitants. Elle propose de bâtir ses installations dans Lower Economy. Du coup, Central Economy lui offre une subvention sous la forme d'un prêt sans intérêt et finalement, Upper Economy lui donne des terrains, adopte un crédit d'impôt adapté à sa structure de financement, et diminue le salaire minimum. La compagnie bien sûr choisit de polluer Upper Economy qui se situe en amont de la rivière. La compagnie emploie toute la main d'oeuvre bon marché des environs, en mettant sur pied un régime de retraite qui fait en sorte qu'il est plus intéressant de travailler à cet endroit que de ramasser les petits pois dans la ferme prospère de Lower Economy. Par conséquent, Lower Economy met en place un programme de travailleurs migrants pour le temps des récoltes. 






Après quelques années, la production de la compagnie est interdite d'entrée dans les pays de l'Union européenne, de sorte que la compagnie ira s'installer en Chine pour transformer là-bas les matières premières et jouir d'un nouveau marché. Elle place donc sa division néo-écossaise sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies pour fermer ses installations sans verser à ses travailleurs et travailleuses licenciés les indemnités prévues à la Loi (ou ce qui reste de la Loi). Le régime de retraite ne sera pas non plus capitalisé. Par contre, le Tribunal d'Upper Economy, soucieux de l'avenir de la région, accorde à la compagnie le droit de verser les indemnités de départ des cadres et dirigeants. 





Les notables de Central Economy qui avaient vu le train passer quelques années plus tôt, décident qu'il faut revitaliser la région en lançant la campagne «Pour un Economy lucide». On explique aux gens de Central Economy que si leur section a été laissée pour compte, c'est parce que ses habitants sont paresseux et que ses politiques sont trop social-démocrates. 


À Upper Economy, on décide de peindre les magnifiques citernes abandonnées afin d'attirer des investisseurs. Mais évidemment, la crise économique frappe, et on devra patienter encore un peu pour voir les bénéfices de cette belle initiative.


À Lower Economy, la vie continue. Face à l'inquiétude due au fait que les petit pois pourraient être contaminés par l'eau polluée de la rivière, on décide de les emballer dans des sacs où on les baptise «Organiques» en disant qu'ils n'ont pas été nourris de matières animales transformées.




De manière très contrastée, nous avons découvert un petit coin de pays acadien dont la philosophie a profité grandement au développement de cette communauté de la Baie de Fundy: Utopia. Contrairement à Economy, aucune entreprise n'est venue exploiter ressources et habitants de la région. Le village fonctionne dans le cadre d'un modèle de développement durable; l'économie est fondée sur des activités de rénovation, de réutilisation et de recyclage des ressources, sur l'agriculture bio de subsistance ou le commerce équitable et sur les services. Voici les clichés pris au passage (cliquez pour agrandir):






2 commentaires:

  1. Très intéressant! Mais cela prend plus qu'une pause pour lire le tout au bureau!! J'aime mieux une quotidienne.
    A demain,
    Andrée

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  2. Bonjour/Buenos dias

    Je suis un travailleur mexicain intéressé par le programme de travailleurs migrants mis en place à Lower Economy pour ramasser les petits pois.

    J'ai de bonnes références d'un patron québécois chez qui j'ai fait la cueillette l'an passé.
    Il vous confirmera que je travaille 16h par jour sans pauses et que je ramasse non seulement les petits pois mais aussi les gros.

    J'aimerais pouvoir prendre une douche par semaine et avoir un lit pour moi tout seul, mais ce n'est pas obligatoire. J'aimerais également être payé en argent, mais ce n'est pas obligatoire non plus. Je ne demande pas de supplément pour les gros pois.

    Ma question : est-ce que j'ai besoin d'un visa pour entrer dans le plusss beau pays du monde ?

    Juan Guisante

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